VIALLAT Claude

Sérigraphie, s. d., H. 95 x L. 70 cm
Editeur : Jean Villevieille
H. C.
Collection : GAC
Numéro d'inventaire : GV.2015.98
Issue du fonds Jean Villevieille, éditeur sérigraphe, Saint-Étienne.
Disponible

Claude Viallat est un peintre né à Nîmes en 1936. Il a étudié à l'école des Beaux-Arts de Montpellier de 1955 à 1959 où il a parfait son apprentissage du dessin académique. À son retour d'Algérie, où il effectue son service militaire, Claude Viallat complète sa formation à l'École des beaux-arts de Paris en 1962-1963 (dans l'atelier de Raymond Legueult). Il étudie alors la peinture américaine à travers des artistes comme Robert Rauschenberg, Kenneth Noland, Morris Louis et est fasciné par l'accent porté sur les propriétés matérielles de la peinture. En 1966, lorsqu'il visite l'exposition Vingt ans d'art contemporain à la Fondation Maeght (Saint-Paul-de-Vence), il plonge dans un profond trouble découvrant que toute la peinture qu'il pratique alors se trouve déjà sur les murs, mais faite par d'autres et mieux. C'est ainsi qu'il crée la fameuse forme (éponge ou haricot) et s'oriente vers une peinture abstraite, travaillée au sol, engageant le corps. Au lendemain de mai 1968, Claude Viallat devient l'un des membres fondateurs du mouvement Support(s)/Surface(s), où la peinture ne doit plus révéler un message, mais doit exister en tant que _telle : la toile, le pigment et la forme. Alors, le renoncement au châssis et à la toile tendue entend signer la fin du tableau tel qu'il a existé depuis la Renaissance dans la peinture occidentale.

Dès 1956, les taureaux apparaissent sur de modestes morceaux de carton, puis de petites plaquettes _de bois. Passionné par la course libre*, qui ressemble au combat qu'il mène avec la peinture, il revient à un savoir-faire académique et accepte de se confronter à Goya, Manet, Picasso ou Bacon qui ont abordé ce thème. Claude Viallat a passé son enfance à Aubais (Gard), où la tradition taurine, très forte, a imprégné sa sensibilité. Plus anecdotiques auparavant, c'est à partir de 2001 que l'on constate un important développement des oeuvres tauromachiques concentrant la part figurative assumée en contrepoint du travail abstrait. Cette sérigraphie sur fond noir représente la confrontation d'un torero avec un taureau dans le spectacle de sa mise à mort. Le cadre est très serré. Le trait blanc est rapide tel un croquis, mettant l'accent sur le mouvement et la force de l'animal. Claude Viallat « essaie d'avoir le dessin le plus modeste, le moins virtuose, le moins chic qui soit ».

* La course libre est un sport taurin sans mise à mort pratiqué dans le sud de la France, dans lequel les participants tentent d'attraper _des attributs fixés aux cornes d'un taureau.

Bibliographie
Michel Hilaire (sous la dir. de), Viallat. Une rétrospective, cat. exp. Musée Fabre, Paris, Somogy éditions d'art, 2014.
CLVI-015