GHELLOUSSI Karim - Le Roi est mort, vive la mort !
Estampe numérique, 2020, H. 27,5 x L. 34,5 cm
Éditeur : Jean-Pierre Huguet éditeur
24 exemplaires
Collection : GAC
Œuvre réalisée avec le GAC au cours de l'exposition « Ici comme ailleurs » de Karim Ghelloussi qui a eu lieu du 5 septembre au 17 octobre 2020
Prix de vente : 135 €
Né en 1977, Karim Ghelloussi est diplômé de la Villa Arson de Nice. Il travaille sur l’écart entre le réel et sa représentation, sur la construction d’une image par l’appropriation d’un objet. Il récupère des objets chinés, des chutes d’ateliers qui forment le vocabulaire de base de ses sculptures. Dans la série « Études et chutes », les objets choisis sont des bibelots et chinoiseries, appartenant au champ des arts mineurs, et considérés comme kitsch, constituant alors des archétypes d’un imaginaire commun habité de clichés culturels. Karim Ghellousi revendique dans ses installations une posture à la marge de la société capitaliste avec, au centre de ses œuvres, une vision à la fois distanciée et fragmentée de celle-ci lorsqu’il rassemble et recombine des objets issus de la société industrielle, tour à tour utilisés, digérés et rejetés par le consommateur.
À travers cette estampe, Karim Ghelloussi évoque ses origines algériennes. Il brosse ici le portrait du général Ahmed Gaïd Salah mort en décembre 2019, ancien chef d’État-major de l’armée et dirigeant de facto de l’État après la chute d’Abdelaziz Bouteflika. C’est lui qui a imposé l’élection présidentielle du 12 décembre 2019 creusant un peu plus le fossé entre les manifestants et le régime.
Pour Gaïd Salah, le but était de perpétuer le régime malgré la contestation populaire en se présentant comme garant de la Constitution. Décédé d’une crise cardiaque au lendemain de l’élection présidentielle remise en cause (candidats sélectionnés par le pouvoir, taux d’abstention record), les manifestants ont transformé le célèbre « le roi est mort, vive le roi » proclamé lors de l’avènement d’un nouveau monarque en « le roi est mort, vive la mort ». Un exemple, parmi de nombreux autres, de l’inventivité et de l’humour désespéré de ce mouvement populaire.