HOLLAN Alexandre - Visage en contemplation

Sérigraphie, 2019, H. 51 x L. 36 cm
N° 22/25 exemplaires
Collection : GAC
Numéro d'inventaire : GD2018-12
Don de l'artiste

Disponible

Né en Hongrie en 1933, Alexandre Hollan est l’auteur d’un œuvre abondant qui est considéré aujourd’hui comme l’un des plus marquants du tournant des xxe et xxie siècles.

L’artiste a quitté son pays natal lors des soulèvements de 1956 pour s’installer en France où il suit les cours de l’École des beaux-arts de Paris puis des Arts décoratifs.

Il y découvre l’art contemporain à travers l’artiste Bram van Velde, puis Kline, Rothko et surtout Morandi, bouleversant profondément sa compréhension de la peinture.

Dès 1978, Alexandre Hollan se consacre à un travail sur le motif qui privilégie deux sujets : les arbres et les natures mortes (qu’il préfère appeler « Vies silencieuses »). Ainsi, son art se partage entre l’étude du mouvement (arbres) et l’immobilité (natures mortes). Il revendique une recherche personnelle autour du silence, du ressenti et de l’intime.

L’étude du motif, cher à Alexandre Hollan, cède ici la place à l’humain. Cette estampe est issue d’une série intitulée « Figures méditatives1 ». L’artiste y explore les qualités du fusain pour le travail des masses et des lumières. Le fusain est un conducteur qui relie le regard et la sensation. Il se laisse effacer, faisant place à l’espace et à la forme. Par les subtiles différences de densité de la matière, le visage apparaît plus au moins net selon la distance : « Entre le visible et l’invisible, le connu et le secret, l’image apparaît2. » Hollan s’essaye-t-il à l’autoportrait qui s’apparente au reflet dans le miroir, mais avec des nuances, une autre forme de présence à soi, un autre rapport au temps ? Ce visage en contemplation offre un choix que l’on peut rapprocher de la méditation d’Hamlet (le rapport à la mort pour aller vers le sens de la vie et la vanité de l’existence).

Alexandre Hollan présente un visage « apaisé » par la méditation, et non un masque mortuaire en train de se perdre dans la nuit.

 

1. À la suite d’une visite à l’atelier d’Alexandre Hollan où elle découvre cette série inédite, Françoise Ascal écrit, entre 2005 et 2007, les poèmes du recueil intitulé Si seulement (éd. Calligrammes). Les poèmes répondent à l’impact des fusains sur la sensibilité du poète.

2. L’invisible est le visible. Donation Alexandre Hollan, musée Fabre, Gand, Snoeck, 2018.

 

Bibliographie :

Yves Bonnefoy, Alain Madeleine-Pendrillat, Yannick Mercoyrol, Alexandre Hollan. L’expérience de voir,
cat. exp., Paris, Somogy éditions d’art, 2013.

Yves Bonnefoy, L’Arbre au-delà des images, Bordeaux, William Blake & Co éd., 2003.

ALHO-004