CHAMBAUD Antoine - Sans titre
Estampe, 2008, H. 73 x L. 65 cm
Editeur : Jean-Pierre Huguet éditeur
N° 72
Collection : GAC
Numéro d'inventaire : G-2013.7.6
Œuvre réalisée lors de l'exposition « Picture » du 14 novembre au 14 décembre 2008 au GAC.
Né en 1979, Antoine Chambaud est diplômé de l'école des Beaux-Arts de Saint-Étienne. Il pratique la photographie avec économie de moyens, sans passer par la prise de vue, par projection lumineuse ou par contact d'objet. Par projection de trames, il s'agit de filtrer la lumière pour ne conserver que les éléments indiciels, résiduels, sur une surface qui devient alors sujette à la déformation perceptive. Par contact, il tend à l'épuisement des formes produites grâce aux reflets et aux transparences. Les éléments qui se concrétisent sur la feuille photosensible en des formes, des nuées, des empreintes deviennent alors des espaces de perception autonome par rapport à « l'objet source ».
Cette oeuvre est composée de trois photogrammes(1), représentant un visage, répétés à l'infini et définissant le fond. Retravaillés numériquement sur un cercle rose, ils deviennent un motif. Habituellement utilisée avec des objets, Antoine Chambaud reprend la technique de Robert Rauschenberg qui obtient des impressions de corps sur un papier photosensibilisé par la technique cyanotique(2). L'estampe est présentée comme un lé de papier peint que l'on peut dérouler à l'infini, à l'image du motif reproduit, et perd alors ce que Walter Benjamin nomme l'« aura(3) » de l'oeuvre.
(1) Un photogramme est une image produite sans appareil photographique par contact d'un objet plat ou tridimensionnel sur une surface rendue photosensible puis expose_e a_ la lumie_re. (2) La cyanotypie est une technique de fabrication de papier photographique qui permet de produire des images bleues, grâce à l'utilisation du citrate de fer ammoniacal. (3) Les oeuvres issues des techniques de reproduction de masse, notamment par le biais de l'imprimerie, la gravure, la photographie, accélérés et démultipliés par les processus photomécaniques, ont contribué à la déperdition de l'aura propre d'une oeuvre unique.
Walter Benjamin, L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, Paris, Éditions Allia, 2003.