CONTESTIN Thérèse - Sans titre

« C'est la texture du monde qui fascine Thérèse Contestin, ce n'est ni l'objet, ni le fond, mais les fibres qui indéfiniment tissent les choses, les mêlent, les configurent ou les entrelacent.* »

Thérèse Contestin est née en 1924 à Beaucaire et est décédée en 2010 à Lyon où elle passa toute sa vie. Elle dessine dès son plus jeune âge avec sa mère qui peignait dans la rue à la grande honte de son mari. La famille s'oppose absolument à son entrée à l'École des beaux-arts de Lyon et Thérèse Contestin entre malgré elle comme mécanographe au Service des chèques postaux de Lyon. Toutefois, elle continue de dessiner et de peindre, et fréquente l'atelier d'Antoine Pochet le dimanche matin. Elle ne s'est pas mariée et n'a pas eu d'enfant pour pouvoir se consacrer à son art. Le décès de sa mère en 1971 marque un tournant très important dans son parcours artistique : elle abandonne la pratique de la peinture à l'huile qu'elle estime impropre à traduire le regard qu'elle porte sur le monde. Elle éprouve un chagrin profond, puis un sentiment de libération. Elle se tourne alors vers une sorte de « calligraphie » en noir et blanc quasiment convulsive, mécanique, automatique. Elle part d'un coin de la feuille et laisse la main agir. Délivrée de sa mère, elle naît alors à cet instant comme créatrice. Thérèse Contestin se dit à la charnière du figuratif et du non-figuratif.

Cette estampe nous présente un dessin d'inextricables réseaux autour d'une sorte de cocon. Il se dégage une forme de chaos, de scories d'un monde intérieur enfoui, comprimé qui s'ouvre à l'infini sur d'autres réseaux, d'autres maillages, d'autres noeuds du végétal, d'autres grillages, d'autres résilles

Bibliographie :
Bernard Chouvier, Thérèse Contestin : la femme labyrinthe, éd. Mémoires des Arts, 2000.
Thérèse Contestin dans son atelier, film réalisé par Madray Creation : https://www.youtube.com/watch?v=9AFq8W5l0p0