BARRY Jacques - Fukushima
Estampe numérique, s. d., H. 50 x L. 33 cm
Éditeur : Jean-Pierre Huguet éditeur
N° 11/32
Collection : Département
Numéro d'inventaire : CG.2014.14
Jacques Barry, né en 1943, vit et travaille à Saint-Étienne (42) et Paris. De 1972 à 2006, il fut enseignant à l'école des Beaux-Arts de Saint-Étienne sans pour autant négliger son travail de peintre. L'oeuvre de Jacques Barry s'articule autour de signes très épurés s'approchant des pictogrammes (images simplifiées). Telle l'esquisse, cette peinture cherche à aller au plus simple, à la forme minimale mais suffisante pour être aisément reconnaissable par tous. Le geste et les coups de pinceau sont vifs. Jacques Barry oblige le spectateur à se demander si ce qu'il voit est bien ce qu'il voit.
Lorsque Jacques Barry fait le choix de la figuration, la question du thème s'est alors posée. Il cherche une forme sans aucun passé, et résiste donc aux traditionnels nus, fruits, etc. Que ne poserait-on pas sur une sellette ? : _Un rhinocéros ! Le rhinocéros est devenu presque indissociable du nom de l'artiste : « Cette image est à moi, mais elle est à tout le monde. » La forme minimale et l'exécution qui semble hâtive permettent de garder l'indispensable pour reconnaître l'animal._L'artiste a peint cet animal en grand nombre, de toutes les tailles, devenant l'emblème de son travail. Le rhinocéros porte une forme de contradiction : massif, imposant et si vulnérable (de nombreuses espèces sont aujourd'hui menacées de disparition).
Jacques Barry a représenté son animal fétiche au centre d'un rond rouge, figurant le drapeau japonais, au bas duquel est inscrit : « Si cela n'a pas encore fui cela fuira un jour ». Le titre et la phrase de l'estampe annoncent des fuites radioactives dans une centrale nucléaire japonaise. Il semblerait que Jacques Barry eût été visionnaire, car lors de la création de cette oeuvre la catastrophe de Fukushima (mars 2011) provoquée par un séisme entraînant un tsunami n'avait pas encore eu lieu. La centrale nucléaire de Fukushima, sévèrement touchée, générera alors énormément de rejets radioactifs dans l'océan Pacifique et la zone alentour, provoquant un véritable désastre écologique et humanitaire.
Bibliographie :
Bernard Collet, Jacques Barry. Le maintien de l'ordre, Jean-Pierre Huguet éditeur, 2007.