BARRY Jacques - J'aime pas les jeunes / j'aime pas les vieux

Sérigraphie, s. d., H. 40 x L. 30 cm
Éditeur : Jean Villevieille
N° 2/20
Collection : GAC
Numéro d'inventaire : GV.2015.13
Issue du fonds Jean Villevieille, éditeur sérigraphe, Saint-Étienne

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Jacques Barry, né en 1943, vit et travaille à Saint-Étienne (42) et Paris. De 1972 à 2006, il fut enseignant à l'école des Beaux-Arts de Saint-Étienne sans pour autant négliger son travail de peintre. L'oeuvre de Jacques Barry s'articule autour de signes très épurés s'approchant des pictogrammes (images simplifiées). Telle l'esquisse, cette peinture cherche à aller au plus simple, à la forme minimale mais suffisante pour être aisément reconnaissable par tous. Le geste et les coups de pinceau sont vifs. Jacques Barry oblige le spectateur à se demander si ce qu'il voit est bien ce qu'il voit. Préoccupé par des questions de forme avant tout, il recherche un langage direct avec une peinture sans fioritures, débarrassée du poids des « impératifs historiques(1) ».

(1) Dès ses débuts, Jacques Barry se détache des courants majoritaires tels la Figuration narrative, Supports-Surfaces et B.M.P.T. Il aborde la peinture muni du seul désir de faire du neuf et de mettre en place son propre langage. Il ne veut être ni un « suiveur » ni un « suivi ». Il ne veut pas d'un sujet comme le nu qui participe encore à une tradition picturale.

Le bestiaire, cher à Jacques Barry, cède ici la place à l'humain. Sur un fond de couleur vive, les contours d'un personnage se dessinent. Son allure est un peu désinvolte, les mains dans les poches et la tête levée vers le ciel. Sceptique, il regarde la progression d'une plante qui semble grandir, à l'image de Jack, héros du conte anglais où il est question d'un haricot magique. En regard du dessin, une phrase, « j'aime pas les jeunes / j'aime pas les vieux. », met en avant la finesse d'esprit de l'artiste et joue des décalages créant ainsi un effet de surprise, de désorientation. Le point de départ de ces dessins comme des textes est multiple : la lecture de la presse, une conversation au coin de la rue, des questionnements personnels, etc. Cette estampe peut être interprétée selon trois axes : autobiographique (l'artiste), sociologique (le monde qui l'entoure) et fictionnel (la dimension narrative des oeuvres), suscitant alors chez le spectateur une multitude de voies pour l'oeil et l'esprit.

Bibliographie
Bernard Collet, Jacques Barry. Le maintien de l'ordre, Jean-Pierre Huguet éditeur, 2007.

JABA-004