MONORY Jacques - L'Insurrection doit être l'état permanent de la République

Sérigraphie, 1989, H. 65 x L. 90 cm
Editeur : Atelier Silium - Paris
N° 14/100
Collection : État
Numéro d'inventaire : D-2006.1.3 / FNAC 88 351/
Dépôt du Centre national des arts plastiques. Dépôt du Département de l'Ardèche. Fait partie d'une série intitulée « Estampes et Révolution, 200 ans après », commande publique du Ministère français de la Culture à l'occasion du Bicentenaire de la Révolution française.

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Jacques Monory est né à Paris en 1924. Il suit une formation de peintre-décorateur à l'École des arts appliqués de Paris, avant de travailler durant dix ans chez l'éditeur d'art Robert Delpire. Il est l'un des principaux représentants du mouvement de la Figuration narrative, qui au milieu des années 1960 s'est opposé à la peinture abstraite avec notamment les peintres Hervé Télémaque, Erró, Rancillac, Peter Klasen, Eduardo Arroyo et Valerio Adami. Ainsi, Jacques Monory entraîne la peinture à renouer avec la réalité de son temps en concurrençant de façon critique le flux d'images qui nous inonde. Il met en phase la peinture et le cinéma avec des compositions au style singulier et engagé qui baignent souvent dans un monochrome bleu.

Jacques Monory a choisi de mettre en exergue une citation du Marquis de Sade (1740-1814) dont l'oeuvre revendique une liberté absolue face à la contrainte sociale : « L'insurrection doit être l'état permanent de la République. » L'artiste crée un montage de photographies. À l'arrière-plan, il présente des images violentes du Tiers-Monde (enfants affamés, un homme en flammes défenestré) que les médias banalisent trop souvent, mais protégées par un filtre de couleur bleue. Au premier plan, dans le cadre d'une fenêtre, des silhouettes sont dominées par un aigle. Emblème de la famille de Sade ainsi que de nombreux pouvoirs monarchistes, impériaux ou fascistes, sa présence se veut menaçante. Deux coeurs forment un contrepoint au texte de la Déclaration des droits de l'homme et laissent envisager un espoir : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit [sic]. »

Bibliographie :
Estampes et Révolution, 200 ans après, cat. exp. Centre national des arts plastiques, 27 juin-27 août 1989, ministère de la Culture et de la Communication, 1989, p. 58-59.

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