MOUVANT Henri

Estampe, s. d., H. 65 x L. 50 cm
N° 7/70
Collection : GAC
Numéro d'inventaire : GD-2016-14
Don de Mme Henri Mouvant.

J'ai trop de succès, je suis déjà empruntée ! Bientôt de retour...


Henri Mouvant est un artiste lyonnais né en 1926 et décédé en 2015. Il commence une carrière de sérigraphe dans l'entreprise familiale spécialisée dans les cadres à imprimer à la lyonnaise qui servent à la sérigraphie et dont l'industrie de la soierie fait grand usage , où il se familiarise avec le maniement des encres et développe une sensibilité des couleurs. À 22 ans, alors que l'envie de peindre devient de plus en plus forte, Henri Mouvant doit reprendre l'entreprise à la suite de son grand-père et de son père tous deux décédés. Lorsqu'il parvient à vendre l'affaire, soulagé, il se consacre pleinement à la peinture.
Avant les années 1960, son dessin est fait de traits au fusain, de lignes simples mais denses, faisant écho à Matisse auquel il voue une grande admiration. Puis, après avoir éprouvé un sentiment de rejet, la visite d'une exposition d'art abstrait est véritablement une révélation. Il travaille alors sur la déchirure qui pour lui n'est pas une rupture, mais une libération des formes pour structurer l'oeuvre. Cette déchirure apparaît aussi bien dans les collages que dans les peintures. Il utilise du carton ondule_, des papiers divers de_chiquete_s, peints ou laisse_s a_ l'e_tat brut. Il joue avec l'espace, la matie_re, la couleur et les formes ge_ome_triques. Il découvre également que la couleur peut vivre seule, sans le soutien d'une quelconque réalité. L'oeuvre d'Henri Mouvant est raffine_ et agit sur les sens et les e_motions.

Cette estampe illustre parfaitement le travail d'Henri Mouvant, où la déchirure est essentielle. Sur un fond monochrome rouge qui n'est pas uniforme, mais nuancé d'un bord à l'autre, flottent deux pages. Henri Mouvant cherche à ce que le fond soit vivant. Une fissure parcourt les deux feuilles dans la diagonale, créant ainsi une certaine vibration. L'existence réelle de la déchirure ne compte pas, c'est ce qu'elle évoque, ce qu'elle déclenche dans l'imaginaire de chacun qui lui donne un sens. L'artiste a pris soin d'éliminer tout élément anecdotique et conserve uniquement le dénuement de la forme et de la couleur.

Bibliographie :
Michel Sottet, Henri Mouvant peintre ou la déchirure du monde, Saint-Julien Molin-Molette, Jean-Pierre Huguet éditeur, coll. « Les Sept Collines », 2001.

HEMO-004