RANCILLAC Bernard

RANCILLAC Bernard

Sérigraphie, s. d., H. 66 x L. 50,5 cm
N° 21/80
Collection : GAC
Numéro d'inventaire : G-MS2016-72
Issue de la collection de Michel Sottet.

J'ai trop de succès, je suis déjà empruntée ! Bientôt de retour...


Né en 1931, Bernard Rancillac est l'un des fondateurs dans les années 1960 du mouvement de la Figuration narrative avec Hervé Télémaque dont l'objectif est de faire de l'art un outil de transformation sociale. Sa démarche artistique place la société contemporaine et ses images au coeur de son oeuvre. Fortement influencé par les images des médias de masse, la bande dessinée, l'affiche ou le cinéma, Bernard Rancillac parvient à montrer l'étrangeté, voire la cruauté du monde tout en les dissimulant sous des apparences faussement légères et joyeuses destinées à « rendre vivable l'invivable ». Dès 1967, sa peinture est engagée, évoquant la guerre du Vietnam, la révolution culturelle en Chine, mai 68, etc. Les images sont souvent détachées de leur contexte pour leur assigner une portée critique. L'utilisation de la couleur en aplat souligne la force d'expression.

Bernard Rancillac a consacré une série de portraits aux grands musiciens de jazz, dans laquelle il retranscrit par sa peinture les sonorités des compositeurs et des interprètes qu'il représente. «  Pendant des années, je me suis demandé comment peindre ce monde du jazz, sans trouver de solution. Faire des croquis sur place me paraissait dérisoire et vain. C'est le document photographique là aussi qui m'a fourni la clef*. » Souvent, ces tableaux consacrés au jazz passent pour une parenthèse ludique dans un oeuvre dominé par l'engagement et la critique des moeurs. Pourtant, ils ne sont pas moins engagés historiquement. Par leur splendeur, leur éclat, ces toiles de jazzmen parlent de la libération du peuple noir américain. L'art de Bernard Rancillac est tout aussi contestataire que la musique de jazz.

Bibliographie :
* Bernard Rancillac, « Entretien avec Jean-Marie Gibbal », Exit, décembre 1974.

Exposition au GAC :
Bernard Rancillac, « La peau du monde », 1er juillet au 23 août 2015.

BERA-002