BURAGLIO Pierre

Estampe numérique, 2019, H. 60 x l. 50 cm
Éditeur : Jean-Pierre Huguet éditeur
N° 1/1 EA
Collection : GAC
Numéro d'inventaire : DG-2019-01
Don de l'artiste

Disponible

Pierre Buraglio, né en 1939 à Charenton-le-Pont, est diplômé de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, où il fréquenta les ateliers de Maurice Brianchon et Pierre-Eugène Clairin. Dès ses débuts, il refuse les pratiques traditionnelles du peintre et utilise les outils et les gestes pour ramasser, coller. Les œuvres émanent d’assemblages de lambeaux de toiles découpées, de rubans adhésifs, de surfaces de couleurs. Sans jamais rejoindre le groupe Support(s)/Surface(s) – dont il partage pourtant les préoccupations –, il réalise dès 1966 des compositions sans orientation, sans châssis et sans fond donnant naissance à la série des « Agrafes ». L’idée était de découper des toiles en triangles irréguliers et de les assembler avec des agrafes. Détournées de leur fonction originelle, ces toiles étaient présentées flottantes.

L’œuvre de Pierre Buraglio est pluriel, expérimental, à l’image d’une quête picturale mouvementée, au vocabulaire sans cesse enrichi et renouvelé.

Cette estampe est une sorte de rétrospective du travail de Pierre Buraglio. Le fond fait référence à l’une des œuvres majeures de l’artiste : Assemblage de paquets de Gauloises bleues, 1978. Lorsque Pierre Buraglio collecte sur la chaussée de vieux paquets de Gauloises bleues, il dit « ramasser de la couleur ». Il demeure à contre-courant des Nouveaux Réalistes, qui au même moment grâce leur accumulation d’objets portent un regard critique sur la société de consommation. Cette œuvre peut se placer dans la tradition d’une peinture occidentale, de Giotto à Matisse, pour laquelle le bleu est une couleur céleste symbolique. Le logo des Gauloises introduit les premiers textes dans le travail de Pierre Buraglio, sa répétition dessine un poème bleu.

Sur ce fond est collée une silhouette découpée renvoyant à une série intitulée « Dessins d’après… », une démarche autour des toiles majeures de l’histoire de l’art occidentale. La réappropriation est subjective et ouvre sur une autre lecture de ces chefs-d’œuvre dont les structures demeurent intactes et les lignes de force toujours reconnaissables. Esquissé en quelques traits, presque schématisé, ce personnage a perdu son identité. Les effets de profondeur sont délaissés au profit d’un tracé simplifié.

Enfin, dans l’angle supérieur gauche, une forme géométrique renvoie peut-être à sa série « Blokoss », formes fondues dans le paysage reprenant la référence à la ruine, élément dans lequel l’histoire comme la peinture s’édifient et reprennent sens.

PIBU-006