FOURÉ Nikolas - Mesurer les nuages

Né en 1976, Nikolas Fouré est diplômé de l’École des beaux-arts de Quimper. Sa démarche artistique va et vient entre sculpture et performance, dessin et installation avec de multiples recherches formelles. Toutefois, la répétition d’un geste comme la multiplication d’un objet-matériau sont fréquentes dans la plupart de ses productions.

Depuis le Moyen Âge jusqu’à la fin du xix^e siècle, le nuage obsède le ciel de la peinture occidentale, constituant non pas un motif mais un élément de la sémiotique picturale qui varie selon la période, le mouvement¹.

Aussi insaisissables que nos bouleversements intimes, les nuages sont à la fois motifs de troubles et motifs de représentation, de projection de nos états intérieurs. Tenter de saisir un peu de cette matière nuage, c’est aussi suivre le fil qui nous relie à notre environnement, partir sur les traces des réseaux affinitaires que nous formons avec ce qui nous entoure, ce qui est au-dessus de nous.

Mesurer les nuages évoque la triangulation, méthode ancienne de calcul, aujourd’hui utilisée comme mode de représentation par certains logiciels (maillage 3D). Le trait devient un réseau vaporeux. Cette œuvre épurée, simplifiée, n’est pas sans évoquer le travail de l’artiste et chercheuse Emma Kunz pour qui « forme en tant que mesure, rythme, symbole et métamorphose du nombre et du principe » définissait son œuvre.

1. Voir à ce sujet Hubert Damisch, La Théorie du nuage, Paris, Le Seuil, 1972.