SCHLOSSER Gérard - Sans titre
Sérigraphie, 1974, H. 89 x L. 61 cm
Collection : GAC
Numéro d'inventaire : GD2020-30
Don de Bernard Collet, 2020
« Schlosser est une caméra-œil, la caméra-œil d’un peintre-cinéaste, et pas seulement un œil.
Mais cette caméra-œil – et cet œil – sont, comme ceux d’un cinéaste,
indissolublement liés aux emplois du temps, aux emplois d’espaces d’une société1. »
Gérard Schlosser est un artiste français né en 1931 à Lille. Diplômé de l’École des arts appliqués de Paris, il fait le choix de la figuration dès ses premières œuvres en 1953 (fragments de corps peints en aplats et cernés de noir).
Dans les années 1970, il a recours à la photographie dont il systématise l’usage comme Jacques Monory ou Bernard Rancillac, associés à la Figuration narrative.
Les thèmes des œuvres de Gérard Schlosser sont choisis d’après ses photographies personnelles. Pourtant, il ne s’agit jamais d’un simple miroir, car il réalise un montage de différents clichés constituant un nouveau support de création. Son but est que le spectateur ne se sente pas en dehors de la scène et qu’il soit « presque en liaison physique avec elle ».
Gérard Schlosser nous plonge dans l’intimité de modèles anonymes aux corps tronqués. Cadrés et recadrés, les moments de détente, de repos, où le corps se livre sans retenue, constituent des scènes du banal et qui immortalisent des instants de la vie quotidienne.
L’artiste est une sorte de conteur sans véritable histoire et livre en peinture un début de fiction que le spectateur-voyeur doit poursuivre.
Dans cette composition, le corps d’une femme est plongé dans un décor naturel. Le cadrage serré contribue à en faire un élément : une métonymie se met en place entre les courbes du modèle et les contours d’une colline.
Gérard Schlosser le dit et le répète : « Je ne suis pas un peintre réaliste. » Mais il demeure un peintre du réel ou plus exactement du rapport des hommes avec le réel.
1. Alain Jouffroy, Gérard Schlosser, Paris, Éditions Frédéric Loeb, 1993.